La Bretagne sans permis à la station – théâtre 1 rue de Rennes à la Mézière (35) les vendredi 31 janvier et samedi 1er février 2025 à 20h
La Bretagne sans permis à la station – théâtre 1 rue de Rennes à la Mézière (35) les vendredi 31 janvier et samedi 1er février 2025 à 20h
Texte éponyme d’Yvon Le Men
éditions Ouest-France, 2021
avec Michel Jayat :
jeu, lecture
et la participation
d’ Yvon le Men
et d’ Alexis Gloaguen
Théâtre, poésie, lecture
Durée : 1H30
A partir de 12 ans
Dans les années 70, le comédien Michel Jayat découvre avec fascination, faisant corps avec son micro, le poète Yvon le Men.
Quand l’inlassable proférateur de poèmes publie 50 ans plus tard le récit d’un merveilleux périple dans la voiture sans permis de son copain écrivain Alexis Gloaguen, Michel Jayat se dit qu’il est peut-être temps de prendre à son tour le volant des mots du poète.
Le voici donc sur scène entre deux sièges, étroits comme l’habitacle de la VSP. L’espace est dépouillé pour que les mots trouvent rapidement leur route. Retranché derrière les pages du livre et pris dans cette contrainte, Michel Jayat passe au travers du document comme d’une ligne blanche entre le jeu et le non-jeu , l’incarnation physique et la retenue, le respect du texte et sa trahison, et du visuel de l’écriture au dire de la parole. Pied au plancher et l’œil dans le rétroviseur pour cette traversée de la Bretagne, sensible, mélancolique, tendre, et pleine d’humour, il sera en livraison de mots pour en distribuer l’écriture avec son intensité, sa suavité sonore et sa pertinence.
Partir sur les routes de Bretagne avec Yvon Le Men et Alexis Gloaguen, tous deux coincés dans leur leur “pétrolette”, avec son plein d’essence à 17 litres et sa vitesse de pointe à 60 km/h, c’est faire acte de résistance, c’est entrer dans un monde à deux vitesses, dans « une lenteur que je dirais poétique”, c’est pénétrer dans la sinuosité et les multiples couleurs des paysages de la Bretagne et y entendre les échos de ses poètes, de ses conteurs, de ses musiciens et de ses acteurs.
Teuf, teuf, teuf… On part en tremblant à la conquête de l’Ouest!
Complices, les deux protagonistes en chair et en os succéderont au comédien pour un moment de lectures et d’échange autour du souvenir de cette aventure. Il n’est pas impossible qu’un chêne semi-millénaire y bourgeonne encore quelques pensées poétiques ni qu’y somnambule de ses pas l’orpheline de l’île de Batz remontant vers son enfance.
Extraits :
…
Celui qui a traversé les monts d’Arrée sait qu’il ne traverse pas seulement un plan , mais aussi une verticale, une échelle de Jacob, qui lui donnerait à monter au ciel. Au ciel, d’où viennent la lumière et son ombre, la joie et sa peur, l’éternité et l’éphémère d’un nuage que déchire, parfois, le mont Saint-Michel de Brasparts….
(17-A la lisière des trois pays et des deux mondes)
…
On épouse la route
surtout dans les virages
comme un vieux couple
Une vache se penche
sur son champ / penché
La route entourée de la présence
présente / des talus
Poème écrit
au maximum de sa lenteur
…
(6-Teuf teuf teuf)